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La mémoire pour moi, c'est comme l'oxygène pour les poumons. C'est la vie. La vie
présente n'existe pas sans le passé.
(p.26)
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Ce n'est pas contre la mémoire que je devrais pester, mais contre la vérité du passé.
Oh, si je pouvais la modifiér! Mais elle est une forteresse inexpugnable.
(p.29)
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La mémoire n'est qu'une indiscipline de l'oubli.
(p.35)
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L'oubli ne me délivrerait pas du poids de la mémoire. Ce qu'il me faudrait c'est un
AUTRE passé. Un passé "B" niant le passé "A". "A" comme Auschwitz, comme la première
lettre de l'alphabet de la souffrance....
(p.53)
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La souffrance physique est la seule propriété inaliénable de chacun et chacune.
(p.61)
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Oh! la naîveté de Dostoïevski. il croyait que la souffrance physique aurait détourné
l'attention de la victime de l'attente de la mort...
... Comme il avait tort concernant la souffrance physique! Et je ne parle même pas de cette
différence non négligeable: les bagnards de son temps étaient condamnés pour des
crimes, nous autres de l'Holocauste étions condamnées par des criminels. Oui,
notre siècle est celui des crimes sans châtiment.
(p.81-82)
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Ma mémoire à moi est une blessure qui ne se cicatrice jamais.
(p.117)
(Editions de l'Aube,2001. Traduit du hongrois par l'auteur en collaboration avec Antoine Seel)
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