Romain GARY (1914 - 1980)

La promesse de l'aube


  • J'ai voulu disputer, aux dieux absurdes et ivres de leur puissance, la possession du monde, et rendre la terre à ceux qui l'habitent de leur courage et de leur amour. (19)

  • ... Ce fut seulement aux abords de la quarantaine que je commençais à comprendre. Il n'est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ca vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est arrivé. On croit que ce existe ailleurs, que ce peut se retrouver. On compte là- dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. (38)

  • Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi je me connais en vrais diamants. (39)

  • Oui, ma mère avait du talent - et je ne m'en suis jamais remis. (45)

  • Tu seras ambassadeur de France, c'est ta mère qui te le dis. (102)

  • Mais enfin, la véritable tragédie de Faust, ce n'est pas qu'il air vendu son âme au diable. La véritable tragédie, c'est qu'il n'y a pas de diable pour acheter votre âme. (132)

  • (voir toute la page) ... - Ecoute-moi bien. La prochaine fois que ça t'arrive, qu'on insulte ta mère devant toi, la prochaine fois, je veux qu'on te ramène à la maison sur des brancards. Tu comprends ?

  • L'humour a été pour moi tout au long du chemin, un fraternel compagnonage; je lui dois mes seuls instants véritables de triomphe sur l'adversité. Personne n'est jamais parvenu à m'arracher cette arme, et je la retourne d'autant plus volontiers contre moi-même, qu'à travers le «je» et le «moi», c'est à notre condition profonde que j'en ai. L'humour est une déclaration de dignité, une affirmation de la supériorité de l'homme sur ce qui lui arrive. (160)

  • .. Quand à ma charcutière, son point de vue était très simple: je devais l'épouser. Elle accompagna sa mise en demeure d'un des arguments les plus étranges qu'il m'eût été donné d'entendre, dans le genre de fille-mère abandonnée :
    - Il m'a fait lire du Proust, du Tolstoï et du Dostoîevski, déclara la malheureuse, avec une regard à fendre le coeur. Maintenant qu'est ce que je vais devenir ? (205)

    (Edition Gallimard Folio)

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La vie devant soi


  • Lorsqu'on s'occupe des enfants, il faut beaucoup d'anxiété, docteur, sans ça ils deviennent des voyous. (32)

  • Elle disait qu'en France on était contre la mort douce et qu'on vous forçait à vivre tant que vous étiez encore capable d'en baver. (102)

  • ...(elle) avait des faux papiers pour prouver qu'elle n'avait aucun rapport avec elle-même. (171)

  • .. Je ne veux pas aller à l'hôpital. Ils vont me torturer. ... - Ils vont me faire vivre de force, Momo. C'est ce qu'il font toujours à l'hôpital. Ils ont des lois pour ça. Je ne veux pas vivre plus que c'est nécessaire et ce n'est plus nécessaire. Il y a une limite même pour les juifs. Ils vont me faire subir des sévices pour m'empêcher de mourir, ils ont un truc qui s'appelle l'Odre des médecins qui est exprès pour ça. Ils vous en font baver jusqu'au bout et ils ne veulent pas vous donner le droit de mourir, parce que ça fait des privilèges.... Momo, je ne veux pas vivre uniquement parce que c'est la médecine qui l'exige. (182)

  • J'ai des faux papiers en règle. (186)

    (Edition Gallimard -Folio)



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  • Depuis que l'homme rêve, il y a dejà eu tant d'appels au secours, tant de bouteilles jetées à la mer, qu'il est étonnant de voir encore la mer, on ne derait plus voir que les bouteilles. (12)

  • Le goût des trophés ne passe pas avec l'âge, et le psychisme gagne souvent en acharnement ce que le corps perd en vigueur. (17)

  • Les hommes meurent parfois beaucoup plus tôt qu'on ne les enterre. (19)

  • Dès qu'un homme se met à me parler «femmes», au pluriel, sur un ton de complicité masculine entre connaisseurs de viande sur pied, je ressens à son égard une montée de haine presque raciste. Et j'ai toujours eu horreur de ces racolages confidentiels qui impliquent la fréquentation des mêmes bas-fonds psychologiques. (23)

  • Mes rencontres étaient sans lendemain: elles ne posaient donc pas de questions d'avenir. (34)

  • Je n'ai jamais été un homme de plaisir mais un homme de sanctuaire. (43)

  • Sans toi, Laura, je ne me serais même pas aperçu que je n'étais pas là. (64)

  • Les Américains ne peuvent supporter l'idée d'un problème sans solution. Ils sont moins que tout autre peuple capables de coexister pacifiquement avec ce qu'il y a d'insoluble autout d'eux et en eux-mêmes. La «condition humaine» au sens de l'irrémédiable et de l'échec, les précipite chez les psychiatres ou dans une course effrénée vers des substituts de puissance, argent et records du monde. Le plus grand danger pour le monde serait l'impuissance américaine. Le godemiché a existé de tout temps, mais chez eux, il est devenu nucléaire. (83/84)

  • ...Nous avons désappris à nous ignorer. (134)

  • ...La conversation est une de formes les plus méconnues du silence. (134)

  • Tu manques d'amitié pour toi-même,voilà. Il faut être tolérant. Tu n'es pas tolérant avec toi. (134)

  • S'il était possible de s'orienter avec clarté dans les ténèbres de l'inconscient, il n'y aurait pas d'inconscient. (162)

  • Il croit qu'il existe un art de perdre et qui s'appelle l'humour. Cela mène souvent à renoncer à la victoire par peur de la défaite... (180)

    (Edition Gallimard -Folio)


Pour aller plus loin : Un dossier sur l'auteur de FR3,  

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dernière mise à jour : 29/04/2001