Milan Kundera (1929 - )

L'insoutenable légèreté de l'être


  • ... les métaphores sont une chose dangereuse. On ne badine pas avec les métaphores. L'amour peut naître d'une seule métaphore. (p.22)

  • Ce qui distingue l'autodidacte de celui qui a fait des études, ce n'est pas l'ampleur des connaissances, mais des degrès différents de vitalité et de confiance en soi. (p.86)

  • Le rêve est la preuve qu'imaginer, rêver ce qui n'a pas été, est l'un des plus profonds besoins de l'homme. (p.91)

  • Celui qui veut continuellement «s'élever» doit s'attendre à avoir un jour le vertige. (p.93)

  • Ce qui donne un sens à notre conduite nous est toujours totalement inconnu. (p.179)

  • Ceux qui pensent que les régimes communistes d'Europe centrale sont exclusivement la création de criminels laissent dans l'ombre une vérité fondamentale: les régimes criminels n'ont pas été façonnés par des criminels, mais par des enthousiastes convaincus d'avoir découvert l'unique voie du paradis. (p.254)

  • ...la question fondamentale n'était pas: savaient-ils ou ne savaient-ils pas ? Mais : est-on innocent parce qu'on ne sait pas? (p.255)

  • Dans la langue de Kant, même «bon jour!» dûment prononcé, peut ressembler à une thèse métaphysique. (p.280)

  • La vie humaine n'a lieu qu'une seule fois et nous ne pouvons jamais vérifier qu'était la bonne et qu'elle était la mauvaise décision, parce que, dans toute situation, nous ne pouvons décider qu'une seule fois. (p.321-322)

  • Lorsque le coeur a parlé, il n'est pas convenable que la raison élève des objections. (p.361)

  • Il y a des situations où l'homme est condamné à donner un spectacle. (p.392)

  • Nous avons tous besoin que quelqu'un nous regarde. On pourrait ranger en quatre catégories selon le type de regard sous lequel nous voulons vivre.
    La première cherche le regard d'un nombre infini d'yeux anomymes, autrement dit le regard du public.[...]
    Dans la deuxième catégorie, il y a ceux qui ne peuvent vivre sans le regard d'une multitude d'yeux familiers.[...]
    Vient ensuite la troisième catégorie, la catégorie de ceux qui ont besoin d'être sous les yeux de l'être aimé.[...]
    Enfin, il y a la quatrième catégorie, la plus rare, ceux qui vivent sous les regards imaginaires d'êtres absents. (p.396)

  • Il n'y a aucun mérite à bien se conduire avec ses semblables.[...] On ne pourra jamais déterminer avec certitude dans qu'elle mesure nos relations avec autrui sont le résultat de nos sentiments, de notre bienveillance ou haine, et dans quelle mesure ellles sont d'avance conditionnées par les rapports de force entre individus.
    La vraie bonté de l'homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu'à l'égard de ceux qui ne représentent aucune force. Le véritable test moral de l'humanité (le plus radical, qui se situe à un niveau si profond qu'il échappe à notre regard), ce sont les relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. Et c'est ici que s'est produite la faillite fondamentale de l'homme, si fondamentale que toutes les autres en découles. (p.420-421)

  • La nostalgie du Paradis, c'est le désir de l'homme de ne pas être homme. (p.431)

  • ...comment savoir à quel moment la souffrance devient inutile ? comment déterminer l'instant où ça ne vaut plus la peine de vivre ? (p.435)

    (Gallimard 1984 et 1987 .Traduit du Tchèque et revu par l'auteur. Collection folio)



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dernière mise à jour : 28/08/2001