Guerre et Paix
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«Je suis petit et nul, et cela depuis que j'ai épousé une femme que j'aime.»
(Journal -moins d'un an après son mariage)
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«Ne te marie jamais, mon ami, jamais; c'est le conseil que je te donne; ne te marie
pas avant de t'être dit que tu as fait tout ce que tu as pu et avant d'avoir cessé
d'aimer la femme que tu auras choisie, avant d'avoir vu clair en elle; sinon tu te
tromperas cruellement et irrémédiablement. Marie-toi une fois vieux, quand tu ne
seras plus bon à rien... Sinon, tout ce qu'il y a en toi de bon et d'élevé sera
perdu. Tout sera gaspillé en vétilles. Oui, oui, oui! Ne me me regarde pas de cet
air surpris; Si tu attends quelque chose de toi dans l'avenir, tu sentiras à
chaque instant que pour toi tout est fini, que tout est fermé, sauf le salon où
tu compteras autant qu'un servile courtisan et qu'un imbécile... Mais quoi!... »
(p.43)
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Pierre était du nombre de ces gens qui ne sont forts que lorsqu'ils se sentent
absolument purs.
(p.258)
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«Il n'y a rien de sûr, rien, sinon la vanité de tout ce qui m'est incompréhensible et
la grandeur de ce quelque chose d'incompréhensible mais de plus important que tout!»
(p.362)
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Il y a deux faces dans la vie de tout homme: la vie individuelle qui est d'autant plus
libre que ses intérêts sont plus abstraits, et la vie élémentaire, grégaire, où l'homme
se soumet inévitablement aux lois qui lui sont prescrites.
(Tome III,Première partie, p.8)
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L'homme vie consciemment pour soi ,mais il sert d'instrument inconscient pour la
poursuite des buts historiques, communs à toute l'humanité.
(Tome III,Première partie, p.8)
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...les Allemands fondent leur confiance en soi sur une idée abstraite, la science,
c'est-à-dire la prétendue connaissance de la vérité absolue...
(Tome III,Première partie, p.47)
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...Le Français est sûr de lui parce qu'il croit exercer, tant par son esprit que
par son physique, une séduction irrésissible sur les hommes comme sur les femmes...
(Tome III,Première partie, p.47)
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...L'Anglais est sûr de lui parce qu'il est le citoyen de l'Etat le mieux organisé
du monde, parce que, en tant qu'Anglais il sait toujours ce qu'il doit faire, et
qu'il a conscience que tout ce qu'il fait en tant qu'Anglais est indiscutablement
bien fait...
(Tome III,Première partie, p.47)
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...L'Italien est sûr de lui parce qu'il est émotif et qu'il oublie facilement et
lui-même et les autres...
(Tome III,Première partie, p.47)
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...Le Russe est sûr de lui parce qu'il ne sait rien et ne veut rien savoir, et parce
qu'il ne croit pas qu'on puisse savoir quelque chose à fond...
(Tome III,Première partie, p.47)
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...L'assurance de l'Allemand est la pire de toutes, et la plus tenace, et la plus
odieuse, car il s'imagine connaître la vérité, c'est-à-dire la science qu'il a
inventé lui-même mais qui pour lui est la vérité absolue.
(Tome III,Première partie, p.47)
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...ils étaient tous des instruments inconscients de l'histoire et accomplissaient
une oeuvre dont le sens leur était celé, mais que nous comprenons.
Tel est le sort invariables de tous les hommes d'action et plus haut ils sont placés
dans la hiérarchie humaine, moins ils sont libre.
(Tome III,Deuxième partie, p.98)
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L'issue de tout évènement en cours donne toujours lieu à tant d'hypothèses que,
quelle que soit cette issue, il se trouve chaque fois des gens pour assurer:
«Je l'avais bien dit!» tout en oubliant complètement que, parmi les innombrables
hyposthèses avancées, il a en a eu aussi d'absolument contraires.
(Tome III,Deuxième partie, p.100)
(Edition Hazan. dans le livre de poche Traduction Elisabeth Guertick)
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La Sonate à Kreutzer
[Contre le mariage]
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Qui sont les médecins ? Des prêtres de la science.
(p.131)
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Il est étrange que l'illusion qui veut que la beauté soit un bien soit aussi totale.
Une jolie femme dit des stupidités: on l'écoute et, loin de remarquer ces stupidités,
on la trouve intelligente. Elle dit et fait des horreurs, on trouve cela charmant.
Et lorsqu'elle ne dit ni stupidités ni horreurs mais qu'elle est jolie, on est tout
de suite persuadé qu'elle est miraculeusement intelligente et d'une grande moralité.
(p.135)
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Un homme peut vivre cent ans à la ville sans s'apercevoir qu'il est depuis longtemps
mort et tombé en pourriture. On n'a jamais le temps de faire son examen de conscience,
tout est occupé.
(P.168)
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Et, en général, quelle chose terrible que la musique! Qu'est-ce exactement ? Je ne le
saisis pas. Qu'est-ce que la musique ? Quelle est son action ? Et pourquoi agit-elle
comme elle le fait ? [...] La musique m'oblige à m'oublier, à oublier ma vraie
condition, elle me transporte dans un état qui n'est pas le mien; sous l'influence
de la musique, j'ai l'impression que je sens ce qu'en réalité je ne sens pas, que je
comprends ce que je ne comprends pas, que je peux ce que je ne peux pas.
(p.188-189)
(Edition Gallimard. 1960 Traduction par Sylvie Kuneau et Boris de Schloeser Collection Folio)
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